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  • : OGM : environnement, santé et politique
  • : Actualité et faits scientifiques sur les OGM. Postmodernisme en science.
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Introduction

Le propriétaire de ce site ne dit pas si les OGM c’est bien ou mal, s’il faut en manger ou pas. Il n'est payé ni par Monsanto, ni par Carrefour, ni par Greenpeace... (lire la suite).    

Ses analyses sur les biotechnologies ont été poursuivies sur le cadre idéologique plus large, celui de la postmodernité.

 

ENGLISH VERSION uk-flag                                                    

 

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L'auteur

Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’Université Grenoble-Alpes, ses seules sources de revenus. Ses analyses n'engagent pas ses employeurs.

 

Nouvel ouvrage:

De la déconstruction au wokisme. La science menacée.

Notes pour la Fondapol (téléchargeables)

Glyphosate, le bon grain et l'ivraie

 

Précédent : L'affaire Séralini: l'impasse d'une science militante

Autres ouvragescouv grand public :

OGM, la question politique

 

 

 Les OGM, l'environnement et la santé  

 

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 14:18

uk-flagSee English version below,with updates at the bottom of page

 

Voir les commentaires (bas de page) et une analyse du rapport par un agronome

Mise à jour:  l'analyse de l'institut belge VIB

drapeau francaisL'Agence européenne pour l'environnement (AEE) a rendu public le 23 janvier 2013 un rapport intitulé « Late lessons from early warnings: science, precaution, innovation » sensé illustrer les dommages et les coûts induits par un mauvais usage du principe de précaution, ou par le fait de le négliger.


Un thème éminemment politique, qui se situe sur un terrain différent de l’évaluation scientifique des risques, mission dévolue à d’autres agences, comme par l’exemple l’EFSA.

En effet, la mission de l’AEE est, en principe, de fournir des « informations […] conçues pour aider les décideurs politiques dans divers domaines à prendre des décisions politiques saines et cohérentes en matière d'environnement. Pour y arriver, l'AEE travaille en étroite collaboration avec les institutions de l'UE, à savoir la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil des ministres ».


Connaissant les diverses interprétations du principe de précaution, d’une logique d’action à une logique d’opportunisme politique, on pouvait s’interroger sur la manière dont l’AEE allait aborder la question…

 

Examinons le chapitre consacré aux OGM dans la partie C « « Emerging issues », chapitre 19 « Hungry for innovation: pathways from GM crops to agroecology ».

 

Quelques exemples:

 

-page 490, on lit « Further, indications of harm stemming from the widespread and intensive use of glyphosate for the environment and human health has been documented in the scientific literature and remains a concern ». Sur quoi sont basées ces affirmations? Les références sont « Greenpeace 2009 » et . . . « Séralini 2012 », c’est-à-dire la fameuse “étude-choc” du Criigen, réfutée par la communauté scientifique ! Voir les diverses réfutations.

-page 501, on lit : « Currently, no regulatory framework requires mandatory toxicity or allergenicity testing from the consumption (or inhalation) of GM crops or their products ».
Il est donc insinué (en jouant sur les mots: il n’y aurait pas de cadre réglementaire) qu’il n’y a pas d’évaluation des risques toxicologique ou d’allergénicité liés à la consommation d’OGM, ce qui est bien sûr faux. Accéder à des références.

La référence citée (Kroghsbo 2008) est ici détournée de son sens : elle ne montre pas de réaction allergénique chez des rats suite à la consommation d’un riz produisant la protéine insecticide Cry1Ab (largement commercialisée).

 

-toujours page 501, suivent des arguments tout aussi biaisés : « Commonly, only 90-day (usually rat) feeding trials are conducted and conclusions of long-term risk are based on these short-term tests, despite their critical deficiencies in revealing sub-chronic and chronic effect». Avec comme référence 2 publications du Criigen !  Et dans la phrase suivante est citée encore la publication réfutée  de Séralini 2012.

Aucune mention de la synthèse des études à long-terme qui ont été menées (Snell et coll. 2012), ni de leur mise à jour par A. Ricroch. 

 Sans faire une analyse exhaustive du rapport, on peut ainsi constater une utilisation sélective et biaisée des références scientifiques (beaucoup de références émanent des lobbies anti-OGM et non pas des auteurs les plus reconnus).

 

Une liste d'auteurs très orientée

Comment cela s’explique t-il ? La réponse est dans la liste des 5 auteurs, tous liés au GenØk, une organisation anti-OGM norvégienne (l’équivalent du Criigen dans ce pays) :

David Quist,  “Scientist/Adviser” au GenØk

Jack A. Heinemann senior adjunct professor of gene ecology” au GenØk. Voir aussi.

Anne Ingeborg Myhr  “acting director” du GenØk

Iulie Aslaksen  aussi lié au GenØk, invité par le Criigen:

Silvio Funtowicz, un théoricien du postmodernisme, employé par le (respectable) Joint Research Center de la Commission européenne ; Funtowicz a de nombreux liens avec le GenØk ou son fondateur Terje Traavik. Voir par exemple. Il a rédigé un avant-propos pour un livre de Kamilla Lein Kjølberg et Fern Wickson. Cette dernière est “scientist” au GenØk. 

 

Les titres en apparence scientifiques des militants du GenØk ne doivent pas surprendre, l’organisme pratique lui-aussi la scienceparallèle de l’écologie politique.

 

Conclusions

L’AEE a, dans ce rapport, failli à sa mission de fournir des informations « saines et cohérentes ».

Ce rapport, noyauté par des militants de l’écologie politique, rejoint ainsi le rapport de l’International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development (IAASTD) comme un exemple de détournement d’une organisation internationale vers la “science” parallèle.

 

L’intérêt pour l’écologie politique est clair : citer chaque fois que possible ces rapports - qu’ils ont inspirés - comme une référence validant leurs thèses.

 

uk-flag

A European Environment Agency report infiltrated by 'green' ideology


The European Environment Agency (EEA) released on January 23, 2013 a report entitled “Late lessons from early warnings: science, precaution, innovation” which was supposed to illustrate “how damaging and costly the misuse or neglect of the precautionary principle can be”.


This is obviously a highly political issue, differing from a scientific risk assessment which is undertaken by other agencies, for example the EFSA.

Indeed, the mission of the EEA is, in principle, to “provide sound, independent information on the environment”, in order to help the Community and member countries make informed decisions about improving the environment, integrating environmental considerations into economic policies and moving towards sustainability”.  

 

Knowing that the precautionary principle is subjected to various interpretations, it is interesting to examine how the EEA would address the issue ...

 

Some examples taken from the chapter on GMOs in Part C  “Emerging issues”, Chapter 19 “Hungry for innovation: pathways from GM crops to agroecology”.

-Page 490, it is said: "Further, indications of harm stemming from the widespread and intensive use of glyphosate for the environment and human health has been documented in the scientific literature and remains a concern". What are these claims based on? The references are "Greenpeace 2009" and... "Séralini 2012", that is to say the famous September 2012 study by Criigen, refuted by the scientific community! See the various rebuttals.


-Page 501, it is said: "
Currently, no regulatory framework requires mandatory toxicity or allergenicity testing from the consumption (or inhalation) of GM crops or their products ". Playing on words (there would be no regulatory framework) It is insinuated that there is no risk assessment for toxicity or allergenicity associated with the consumption of GMOs, which is of course untrue .

The meaning of the cited reference (Kroghsbo 2008) is falsely presented: it does not show allergenic reaction in rats after consumption of rice producing the (widely marketed) Cry1Ab insecticidal protein.

-Still on page 501, an equally biased argument follows: "Commonly, only 90-day (usually rat) feeding trials are conducted and conclusions of long-term risk are based on these short-term tests, despite their critical deficiencies in revealing sub-chronic and chronic effect". The references are 2 publications from Séralini/Criigen! And the reference of the following sentence is again the refuted publication by Séralini (2012).

    No mention of the review of long-term feeding studies published by Snell et al. (2012), nor of its recent    uptade by A. Ricroch.

 

Thus, it can be concluded that the GMO chapter of this report uses a selective and biased list of scientific references (many references come from the anti-GMO lobbies and not the most recognized authors).

 

A highly confined list of authors
How can one explain such a biased report? The answer lies in the list of the five authors, all related to GenØk, an Norwegian anti-GMO organisation (equivalent to Criigen in this country):


David Quist, "Scientist / Adviser" at GenØk
Jack A. Heinemann, "senior adjunct professor of gene ecology" at GenØk. See also.
Anne Ingeborg Myhr "acting director" at GenØk
Iulie Aslaksen also linked to GenØk, invited by Criigen.
Silvio Funtowicz is a theorician of postmodernism, employed by the (respectable) Joint Research Center of the European Commission; Funtowicz has many links with the GenØk or its founder Terje Traavik. See, an example. He wrote a foreword to a book
by Kamilla Lein and Fern Wickson Kjølberg. The latter is "scientist" at GenØk.

The seemingly scientific titles of these activists should not surprise anybody since GenØk practices a parallel "science" created by the political ecologist movement.


Conclusions
The EEA, in this report, failed in its alleged mission to provide “
sound, independent” information.

Like the International Assessment of Agricultural Science and Technology for Development (IAASTD) report, this report provides an example of an international organization infiltrated by green activists, and its reorientation towards an ideologically-compatible parallel  "science".

 

The interest for political ecology is obvious: whenever possible they will cite this report as a reference validating their claims. 

 

See also these comments (English version) by a French agronomist,

and an analysis by the Belgian institut VIB

 

LATEST NEWS:

 

My question to European Commission/ENV.F.4/Chief Scientist, Research and Innovation:

"Regarding the section on GMOs, can you explain to me what is the  interest for the European tax-payers, who sponsored this report, to  receive a report which does not present facts but the ideological  belief of the Green lobby (we knew before that they are opposed to  GMOs and they already received quite a lot of European money to  express their views!)"

 

Reply from ENV.F.4/Chief Scientist, Research and Innovation:

"The European Environment Agency is a decentralised autonomous agency of the European Union, whose role in developing the knowledge base for environment policy includes fostering open debates such as the one which is the basis of the Report in question.

Where this Report is concerned, the case study topics and the authors were selected independently (as indicated in the acknowledgement section of the report) and each case study was peer-reviewed by experts in the various fields.

I can only reiterate that the EEA Report contained a series of chapters authored by independent authors and that none of the Report represents an EU policy position on any of the issues covered."

 

My additional comments:

If these authors had been selected ‘independently’, one would not end up with 5 authors from the same anti-GMO organization!


If a proper peer-review process had been applied, this GMO section would have been rejected because it is making false claims. Therefore, these ‘experts’ were chosen in a manner which is just as  independent’ as the choice of authors!

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 16:10

OGM et santé :

Pour des éléments factuels, dépassionnés, une présentation à l’usage des enseignants, des étudiants et des autres…

Quelles sont les données scientifiques ? Comment ces plantes ont-elles été évaluées ? Pourquoi la querelle continue-t-elle ?

 

Accéder aussi aux présentations d’Agnès Ricroch (données scientifiques complémentaires) et de Gérard Pascal (historique et contexte actuel de l’évaluation des risques) lors de l’audition de l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques « Quelles leçons tirer de l’étude sur le maïs transgénique NK603 » le 19 novembre 2012.

 

Accéder aussi à la présentation OGM : quels impacts sur la Biodiversité ?

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19 septembre 2012 3 19 /09 /septembre /2012 17:46

                                                                                         mises à jour : en rouge et en bas de page

C'est le nom d'un caractère transgénique introduit dans le maïs qui vient d'accéder à la "célébrité mondiale" grâce à une opération médiatico-politique d'un lobby écologiste, le Criigen (publication scientifique de Séralini et coll., sortie d'un livre, d'un film, article dans le Nouvel Obs, etc.); le tout remarquablement coordonné et organisé, comme toujours chez les anti-OGM.

Et accompagné d'un scénario digne de roman de série noire (étude avec nom de code, importation rocambolesque des grains en provenance du Canada, maintien du secret devant de soi-disant menaces, etc.). A noter que si quelqu'un souffre de menaces, c'est bien la recherche publique qui voit ses essais détruits systématiquement.

 

Ce site publiera toutes les infos disponibles, au fur et à mesure.

 

Pour tout savoir sur le NK603, visitez cette banque de données.

 

A noter que les variétés de maïs portant ce caractère sont largement utilisées depuis plus de 10 ans (autorisation aux Etats-Unis accordée en 2000, puis dans dans 14 pays plus l'Union européenne). Ce qui signifie que des millions d'animaux de ferme ont consommé ce maïs pendant des années, sans qu'il ait été rapporté de problèmes vétérinaires. Bien sûr certains animaux sont abattus très vite, mais pas tous.

 

A noter aussi que des études précédentes de la même équipe, allégant déjà d'effets toxiques de ce maïs et d'autres ont été réfutées par différentes agences d'évaluation des risques, pour méthodologie inappropriée.  Le contexte psychologique: lire "le Prix de l'égo".

 

Par conséquent, les conclusions de cette étude doivent être prises avec beaucoup de précaution. Les scientifiques prennent le temps nécessaire pour examiner cette étude. Ce site rendra compte de ces examens.

A noter que Seralini refuse de fournir l'ensemble des données à l'EFSA, l'agence que la Commission européenne a chargé de l'examen des résultats.

Une pétition signé par plus de 700 scientifiques demande la communication de ces données.

 

Première erreur factuelle : certains médias affirment que des études de nourrissage à long terme n'ont jamais été menées sur les OGM. C'est faux comme le montre notre article de synthèse qui porte sur 24 études sur différents OGM et sur différents animaux.

 

Deuxième erreur : les OGM sont évalués au cas par cas. Il est donc inexact de parler DES OGM.

 

Avertissements:

-la race de rats utilisée dans l'étude est prédisposée à faire des tumeurs. Les photos montrées dans l'article de Séralini et coll. illustrent donc une situation connue. Des photos similaires de tumeurs auraient pu être montrées dans le cas des rats nourris sans OGM, ce que les auteurs n'ont pas fait, préférant manipuler l'image en ne montrant que les cas des animaux nourris avec le maïs OGM.

-une plus grande proportion de tumeurs chez les femelles, attribuée par Seralini et coll. a un  effet hormonal, est en fait un phénomène normal.   Lire aussi

A noter que ces publications n'ont pas été citées par Seralini et coll. !

 

Voici des photos de tumeurs de rats nourris sans OGM.

 

Les réactions d'experts  

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1.Reuters: "EXPERTS HIGHLY SCEPTICAL". 

2.Science Media Centre : Expert reaction to GM maize causing tumours in rats.

3.NewScientist: Study linking GM crops and cancer questioned

4.The Inquisitr : Scientists Discredit GMO-Fed Rat Study Results

5.NY Times : Foes of Modified Corn Find Support in a Study

6.Discovery News :GM Corn-Tumor Link Based on Poor Science

7.Council for Biotechnology Information :Scientists in U.S. Reject Heavily Publicized Rat Study; Other Studies Show No Impact of Feeding Biotech Grain 

8. LA Times : Study points to health problems with genetically modified foods
9. Some comments on the statistics by L. Ollivier

10. Letter of  European Society of Toxicologic Pathology  

drapeau francais

Le Figaro : L'étude sur les OGM fortement contestée

Le Monde :  OGM : "Le protocole d'étude de M. Séralini présente des lacunes rédhibitoires"

Egora : Panique sur les OGM. L´étude qui a semé le trouble n´est pas exempte de critiques, mais souligne la durée insuffisante des expérimentations actuelles.

Destination santé : OGM : l’étude Séralini fera-t-elle pschitt ?

Site Imposteurs : Étude du CRIIGEN sur le maïs NK 603 : Une bombe médiatique, et après ? (1ère partie) (2ème partie ; sur les aspects statistiques)

Huffington Post :

Lacunes, résultats inexplicables: l'étude anti-OGM sur la sellette (JF Narbonne, Toxicologue) 

OGM: l'étude sur l'effet néfaste du maïs transgénique ne peut convaincre (Harry Bleiberg, Médecin cancérologue)

Mediapart : OGM : une étude fait beaucoup de bruit pour presque rien

20Minutes (forum): Commentaire d’un vétérinaire sur les tumeurs chez les rats

Quelques commentaires sur les calculs statistiques. 

Le Temps (Genève) :

Un coup médiatique , par Olivier Dessibourg (journaliste)

Bombe sur les OGM: un pétard mouillé? par Etienne Dubuis (journaliste)

Les DNA : Etude OGM sur le rat : des résultats incohérents pour Christian Marescaux

AFISL’analyse que les relecteurs de Food and Chimical Toxicology auraient dû produire, par A. de Weck.

Le Figaro : une interview de Joël Guillemain (ANSES) sur la contradiction : une étude réfutée et pourtant le gouvernement veut remettre à plat la réglementation...

Avis des Académies nationales d'Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences, des Technologies, et Vétérinaire.  

Rue89 : Les OGM des poisons ? L’étude de Séralini est clownesque !  par Jérôme Quirant   

L’analyse du VIB, un institut de recherche belge     

Site 'Imposteurs' : conclusion provisoire et aussi sur les carabistouilles statistiques

La prise de position du Public Research and Regulation Initiative et d'organisations agricoles.  

Le blog d'Alain de Weck    

 

Mes articles:

Atlantico : Science sans confiance n'est que ruine de l'expertise   

Nouvel Observateur : Des agences françaises minées de l’intérieur par la politique

Nouvel Observateur : OGM : Quand va-t-on retrouver la déontologie scientifique ?

Futura-Sciences : Étude sur les OGM : des résultats mal interprétés

 

Quelques prise de positions de journalistes

Marianne : l’étude Seralini mise en pièce, son auteur sauvé du déshonneur

Médiapart : Un article par Michel de Pracontal. Un autre sur le laboratoire secret !

L’Association des Journalistes Scientifiques de la Presse d’Information (AJSPI) condamne la clause de confidentialité imposée par l'équipe de Séralini, « qui visait clairement à obtenir une présentation biaisée de cette étude, dénuée de tout regard critique ou simplement compétent ».

L'opinion de l'European Union of Science Journalists’ Associations est encore plus sévère : « L'union européenne des associations de journalistes scientifiques condamne le scandaleux abus du système d'embargo qui a été perpétré il y a quelques jours pour manipuler la presse en vue d'obtenir une couverture favorable, exempte de critiques, pour une étude sur la question controversée et importante de la sécurité alimentaire en relation avec les organismes génétiquement modifiés. »

Une synthèse par Ariane Beldi sous forme de pearltree 

 

Autres nouvelles

Un article dans Nature apporte un élément nouveau sur la re-lecture défaillante de la revue qui a publié l’article de Séralini et coll. L’ « editor » de la revue a lui-même publié un article anti-OGM...

Site du CNRS : des chercheurs s'expriment.

Une courte note du Comité d'éthique du CNRS sur les aspects éthiques de la communication des chercheurs avec les média.

Un entretien très intéressant avec l’économiste Olivier Godard.

Une interview de Christian de Duve (Prix Nobel).

La prise de position de François Houllier (PDG de l'INRA).

La revue FCT (qui a publié l’article de Séralini et coll.) publie des commentaires critiques

et des réponses de Séralini et coll. et d’un autre anti-OGM. Lire ici.   

La revue Transgenic Research publie un article qui analyse en détails les erreurs de Séralini et coll.: Plurality of opinion, scientific discourse and pseudoscience... par Arjo et coll.

 

Les avis des agences d'évaluation des risques (toutes les 12 rejettent les conclusions de Séralini et coll.)

L'agence allemande BfR (équivalent de l'ANSES française) rejette l'étude. Lire en Anglais.

L'autre agence allemande, BVL, en charge de la gestion des risques, est également critique.

L'agence européenne EFSA de même dans un avis préliminaire.

L'avis final de l'EFSA.  

L'avis de l'agence équivalente de l'Australie et Nouvelle Zélande (FSANZ).

A noter, ces agences déplorent ne pas avoir reçu les données brutes demandées à Séralini et coll. Lire la réitération de la demande de l'EFSA à Séralini.

L’avis de l’agence officielle danoise dit entre autres que l'article est de faible qualité, et n'aurait pas du être publié dans une revue à comité de lecture. L'institut trouve que ce n'est pas éthiquement responsable de laisser des rats si longtemps avec des tumeurs, car cela ne contribue pas à apporter des données essentielles.

L'avis similaire de l'agence néerlandaise NVWA.

Les avis des agences françaises (pourtant sous interférence politique anti-OGM...):

    L'avis du Haut Conseil des Biotechnologies (Conseil scientifique). In English.

    L'avis de l'ANSES.

L'avis du Conseil de Biosécurité belge

L'avis des agences canadiennes Health Canada and Canadian Food Inspection Agency (CFIA)

L'avis de la National Biosafety Technical Commission (Ministère brésilien de la Science, Technology et Innovation)

En Roumanie, l'avis de l'ANSVSA

 

L'ENQUETE QUI TOUCHE SERALINI !

Sur Agriculture & Environnement :  « La "part d'ombre" du professeur Séralini » :

Médiapart résume l'enquête ainsi : « OGM : quand Séralini travaillait pour un labo lié à une secte »
Le Figaro poursuit l'investigation : « OGM : les liaisons dangereuses du Pr Séralini » 

Sur la collaboration avec la société Sevene Pharma : lire.
Sur Agriculture & Environnement :  «  Affaire Séralini, quelles suites ?»

 

L'ARTICLE EST RETIRE PAR LE JOURNAL FOOD AND CHEMICAL TOXICOLOGY EN NOVEMBRE 2013

et REPUBLIE EN JUIN 2014 DANS LE JOURNAL DE "SCIENCE" PARALLELE ENVIRONMENTAL SCIENCES EUROPE.

 

2019 : publication de "L'affaire Séralini: l'impasse d'une science militante"

Food and Chemical Toxicology
Food and Chemical Toxicology
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8 juillet 2011 5 08 /07 /juillet /2011 19:58

uk-flagRead the English version here

                                                   Lire les buts de la "science" parallèle.

Il s’agit ici de nouvelles allégations de toxicité de maïs et soja génétiquement modifiés par Séralini et coll.

 

Rappelons que les allégations précédentes du même groupe ont été réfutées de manière très sévère par toutes les institutions scientifiques qui les ont examinées.

Lire les détails ici

Pour faire court, citons les extraits suivants :

« pas d’éléments scientifiques pertinents - des résultats trompeurs - dénaturé la signification toxicologique - aucune explication scientifique plausible à leur hypothèse - aucun élément scientifique recevable »

 

La méthode est toujours la même : insister de manière indue sur les différences qui apparaissent inévitablement quand on examine un grand nombre de paramètres, comme cela est  le cas lors de l’évaluation des OGM. Au contraire des activistes anti-OGM, les toxicologues sérieux examinent si ces différences sont le fruit du hasard ou ont une signification biologique (par exemple, une réelle toxicité pour disons le foie impliquerait que différents paramètres hépatiques soient affectées, et non pas l’un ou l’autre de manière aléatoire).crigène

 

Quelles leçons ?

 

1.Constatons tout d’abord que les allégations du lobby écologiste sont toujours répercutées de manière zélée par l’AFP, qui, d’autre part, ignore régulièrement les communiqués de presse pro-OGM, comme ceux de l’AFBV. Qu'une poignée de journalistes, en position stratégique à l'AFP, aient droit de vie ou de mort sur des communiqués de presse, créant ainsi un obstacle insurmontable à l'expression pluraliste sur les biotechnologies vertes, n'est pas sans poser un réel problème de démocratie.


2.Les analyses du Prof. A. de Weck en 2008 se confirment quant à des «  publications, où les comités de lecture sont désormais formés d’adhérents acquis à la cause. Ceci est vraiment un phénomène nouveau dans l’histoire de la science. Il en émerge toute une catégorie de martyrs mais aussi de faux prophètes, dont la crédibilité est rarement remise en cause ».

 

Retour au bon sens

 

A l'occasion d'une affaire récente..., les Français ont découvert stupéfaits les pratiques, disons sans ménagement, de la justice des Etats-Unis. Qui peut désormais croire que la mise sur le marché d'OGM présentant une toxicité ne serait pas réprimée de manière vigoureuse dans ce pays. Car bien sûr, de telles altérations du foie, des reins, etc., seraient constatées par les éleveurs, les bouchers, les consommateurs. Qui porteraient plainte immédiatement...

 

Des interrogations quant à des conflits d'intérêt

 

Cet article s'interroge sur les liens du groupe du Criigen et la société Sevene Pharma qui commercialise des préparations homéopathiques à base de plantes qui, soi-disant, pourraient "détoxifier" divers produits toxiques...

D'autre part, le Criigen a été fondé avec le soutien financier de Carrefour qui a aussi contribué à financer certains travaux de Séralini et coll. Or cette enseigne de grande distribution commercialise des produits labélisés "sans OGM"...

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29 avril 2011 5 29 /04 /avril /2011 12:43

             updated August 2012                                                  Cliquez ici pour la version françaisedrapeau francais

A recent publication by Aziz Aris and Samuel Leblanc in the journal Reproductive Toxicology (Maternal and fetal exposure to pesticides associated to Genetically Modified Foods in Eastern Townships of Quebec, Canada) claims to have detected traces of:

herbicides (used on herbicide tolerant ‘genetically modified’ plant varieties) or their major metabolite,

and the insecticidal protein Cry1Ab (produced by certain varieties -called Bt- resistant to insect pests)

in the blood of Canadian women, pregnant or not pregnant, and in umbilical cords.

 

This site will publish any credible information about the validity of these claims and this article will be updated periodically.

The critical views posted on this site are in agreement with the comments of Food Standard Australia New Zealand (FSANZ) and of Prof. A. de Weck (immunologist). Read also a publication by Utz Mueller & Janet Gorst (FSANZ) reminding that the compounds allegedly detected can originate from other sources than GMOs (Bt proteins are also used on organic products for example). 

Read also the information provided by A. Blacker et al. (Bayer CropScience) which suggests an enormous error in detecting glufosinate and a metabolite. Read also the answers by D.A. Goldstein et al. (Monsanto).

 

A publication lacking credibility

Only claims of Aris and Leblanc on Cry1Ab are discussed here for the time being.

The Cry1Ab protein is produced by some Bt cotton and corn (e.g. MON810). Aris and Leblanc claim they detected this protein in 93% of pregnant women and 69% of non-pregnant women tested and believe that this is linked to the consumption of foods derived from Bt varieties, which in Canada must mean corn rather than cottonseed oil. 


Surprisingly, the authors do not consider that the origin of Cry1Ab could be food from organic farming (which sprays Cry1Ab, or bacteria producing it, on fruit or vegetable crops) or from its use in gardening (CryA1b is part of available "natural insecticide" formulations).

 

If we examine the possibility of a Bt corn food origin for Cry1Ab, since these proteins do not bioaccumulate, it is necessary to consider recent consumption.

First question: do 93% of pregnant women in Canada actually consume corn almost daily?

Second question: are the values in blood reported by Aris and Leblanc consistent with the levels present in Bt corn kernels? The answer is no. Here is why:


The authors reported average values of 0.19 nanograms per milliliter (ng / ml) of blood from pregnant women. Knowing that, in corn MON810 for example, levels of Cry1Ab in the grain are between 190 and 390 ng / g fresh weight, assuming that 1% will pass into the blood (which is on the high side taking into account losses during corn storage, cooking, gastric digestion and the intestinal barrier), this would require a woman of 60 kg to consume 120 g of corn (for the mean blood value of 0,19 ng / ml, assuming a plasma volume of 2.5 liters) and about 1.5 kg (for the maximum reported blood values of 2.28 ng / ml), which seems unrealistic ... And even more if one takes into account all extracellular fluids (10 liters, which would imply an average consumption of 490 g of corn and 5.8 kg in order to reach the maximum value in blood).

 

Third question (which follows logically the above-mentioned findings): is the Cry1Ab detection method used by Aris and Leblanc reliable?


Note first that the test used, marketed by Agdia, is claimed to detect the protein Cry1Ab from 1 ng / ml (read the introduction to this article). While Aris and Leblanc claim to have detected average concentrations lower than the detection limit, e.g. 0.04 ng / ml in umbilical cords!


One can cite the publication by Lutz et al(J. Agric. Food Chem. 2005, 53 (5) :1453-6) showing that the ELISA test used by Aris and Leblanc is not sufficient to guarantee the identity of positive signals (« to avoid misinterpretation, samples tested positive for Cry1Ab protein by ELISA should be reassessed by another technique »).

Note that Aris and Leblanc did not discuss this issue, nor the results of Chowdhury et al(J. Animal Sci., 2003, 81:2546-2551) which indicate that these ELISAs do not work for blood (from pigs)...

Moreover, they do not cite the publication by Paul et al(Analytica Chimica Acta 2008, 607: 106-113) that discusses the validity of the tests available on the market...


(Provisional) answers to the questions that arise: in the absence of the validation of the detection of Cry1Ab, it is likely that the authors, incorrectly, conclude that any signal was indicative of the presence of the Cry1Ab protein, whereas they most likely correspond to false positives.


A possible validation, which surprisingly is lacking in the work of Aris and Leblanc, is the electrophoretic separation of plasma proteins and immunodetection of the protein Cry1Ab ('Western blot', a common laboratory technique).


It therefore appears that this publication, in its present state, is of unsufficient quality to be convincing. It has not undergone a proper review process according to the standards of a scientific journal, which would have required the validation of the results and their discussion in relation to available literature.

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25 avril 2011 1 25 /04 /avril /2011 10:33

             màj août 2012                                                           Click here for the English versionuk-flag

Une publication récente d’Aziz Aris et Samuel Leblanc dans le journal Reproductive Toxicology (Maternal and fetal exposure to pesticides associated to genetically modified foods in Eastern Townships of Quebec, Canada) affirme avoir détecté des traces :

d’herbicides (utilisés sur les variétés ‘génétiquement modifiées’ tolérantes à des herbicides) ou de leur métabolite principal,

ainsi que la protéine insecticide Cry1Ab (produite par certaines variétés dites Bt, résistantes à des insectes ravageurs)

dans le sang de femmes canadiennes, enceintes ou non, et des cordons ombilicaux.

 

Ce site publiera toute information crédible quant à la validité de ces affirmations et cet article sera ainsi mis à jour périodiquement.

Les commentaires critiques publiés sur ce site sont en accord avec ceux de l'Agence d'évaluation d'Australie et Nouvelle Zélande (FSANZ) et ceux de Alain de Weck (Professeur émérite d’immunologie). Lire aussi la publication de Utz Mueller & Janet Gorst (FSANZ) qui rappellent notamment que les composés prétendument détectés peuvent provenir d’autres sources que les OGM (utilisation des protéines Bt en agriculture biologique par exemple).

Lire les éléments d’information fournis par A. Blacker et coll. (Bayer CropScience) qui laissent penser à une  erreur grossière quant à la détection du glufosinate et d'un métabolite. Lire aussi les réponses de D.A. Goldstein et coll. (Monsanto).

 

Une publication peu crédible

Seules les allégations d’Aris et Leblanc concernant la protéine Cry1Ab sont discutées ici pour le moment.

La protéine Cry1Ab est produite par les cotonniers et certains maïs Bt (par exemple MON810). Aris et Leblanc prétendent l’avoir détectée chez 93% des femmes enceintes et 69% des femmes non-enceintes testées et considèrent que cela est lié à la consommation d’aliments dérivés de variétés Bt. Il s’agirait donc de maïs, plutôt que d’huile de coton peu consommée au Canada.

Curieusement, les auteurs ne considèrent pas que l’origine de Cry1Ab puisse être les aliments issus de l’agriculture biologique (qui utilisent en épandage sur des cultures maraichères ou fruitières des protéines Cry1Ab ou des bactéries qui les produisent) ni son utilisation en jardinage (préparations d’« insecticides naturels » en vente libre).

 

Si nous retenons l’origine alimentaire via le maïs Bt, sachant que ces protéines ne bioaccumulent pas, il faut donc envisager une consommation récente.

Première question : 93% des femmes enceintes canadiennes consomment-elles quotidiennement ou presque du maïs ?

Deuxième question : les valeurs sanguines rapportées par  Aris et Leblanc sont-elles compatibles avec les teneurs présentes dans les grains de maïs ? La réponse est non. Voici pourquoi :

Les auteurs rapportent des valeurs moyennes de 0,19 nanogrammes par millilitre (ng/ml) de sang chez les femmes enceintes. Sachant que, chez le maïs MON810 par exemple, les teneurs de Cry1Ab dans le grain sont comprises entre 190 et 390 ng/g de poids frais, en supposant que 1% puisse passer dans le sang (hypothèse extrêmement haute compte tenu des pertes lors du stockage du maïs, de la cuisson, puis de  la digestion gastrique et des limites au passage éventuel de la barrière intestinale), cela nécessiterait pour une femme de 60 kg la consommation de 120 g de maïs (pour obtenir les valeurs sanguines moyennes de 0,19 ng/ml pour  un volume de plasma de 2,5 litres) et d’environ 1,5 kg  (pour  les valeurs sanguines maximales rapportées de 2,28 ng/ml), ce qui parait irréaliste… Et encore plus si on tient compte de l’ensemble des fluides extracellulaires (soit 10 litres, ce qui impliquerait une consommation de 490 g de maïs en moyenne et 5,8 kg pour la valeur maximale).

 

Troisième question (qui découle logiquement des constats ci-dessus) : la détection de la protéine Cry1Ab par Aris et Leblanc est-elle fiable ?

Notons tout d’abord que le test utilisé, commercialisé par la société Agdia, est réputé détecter la protéine Cry1Ab à partir de 1 ng/ml (lire l'introduction de cet article). 

Or Aris et Leblanc prétendent avoir détecté des concentrations moyennes plus faibles que la limite de détection, par exemple 0,04 ng/ml dans les cordons ombilicaux !

Citons ici la publication de Lutz et coll. (J. Agric. Food Chem. 2005, 53(5):1453-6) qui montre que le test de type ELISA utilisé par Aris et Leblanc n’est pas suffisant pour garantir l’identité des signaux positifs (« to avoid misinterpretation, samples tested positive for Cry1Ab protein by ELISA should be reassessed by another technique »).

A noter que Aris et Leblanc ne discutent pas ce problème, ni les résultats de  Chowdhury et coll. (J. Animal Sci. 2003, 81:2546-2551) qui indiquent que ces tests ELISA ne fonctionnent pas pour le sang (de cochons)…

De plus, ils ne citent pas la publication de Paul et coll. (Analytica Chimica Acta 2008, 607: 106–113) qui discutent la validité des tests disponibles sur le marché…


Réponse (provisoire) aux questions qui se posent : en l’absence de validation de la détection de Cry1Ab,  il est probable que les auteurs ont, de manière erronée, concluent que tout signal était indicatif de la présence de la protéine Cry1Ab, alors qu’il s’agit vraisemblablement de faux positifs.

Une validation possible, absente des travaux d’Aris et Leblanc de manière étonnante, eut été des séparations électrophorétiques des protéines du plasma et l’immunodétection de la protéine Cry1Ab (‘western blot’, technique de laboratoire très courante).

Il apparaît donc que cette publication est, en l’état, de qualité insuffisante pour être crédible. Elle n’a pas fait l’objet d’un processus de relecture suffisamment rigoureux et digne d’un journal scientifique, qui aurait du exiger la validation des résultats et leur discussion par rapport à la littérature disponible.

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 16:42

Le concept de « Biodiversité » (Biological Diversity), lancé en 1985 comme un slogan par des biologistes de la conservation, pour frapper les esprits, a connu un succès sociétal foudroyant.

Toutes les questions scientifiques et sociétales ayant été posées au sujet des plantes génétiquement modifiées, il était inévitable que celle de leur impact sur la biodiversité le soit aussi.   Mais la réponse peut-elle être unique ?

Accéder à la présentation « OGM : quels impacts sur la biodiversité ? »

 

Pour des posters sur la diversité des plantes cultivées, cliquer ici.

Pour une critique de la "récupération" politique du concept de biodiversité, cliquer ici.

 

 uk-flagA Literature Review (based on 154 references) on Impacts of GM crops on biodiversity by Janet Carpenter.

 

Accéder à la présentation "OGM et santé" : ICI

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3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 09:49

insecticide-biologique-btmaïsLe caractère MON810 confère une résistance aux insectes ravageurs pyrale (Ostrinia nubilalis) et sésamie (Sesamia nonagrioides) en permettant aux variétés de maïs qui le portent de produire une protéine insecticide de type Cry1Ab, un principe actif relativement spécifique, dérivé de la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt). Ce principe actif est également utilisé en lutte biologique (par épandage), autorisé en agriculture biologique et en vente libre pour le jardinage (voir ci-contre). 


Le caractère MON810 est autorisé à la culture dans différents pays : aux Etats-Unis depuis 1996, en Afrique du Sud depuis 1997, etc. En 1995, Monsanto a soumis une demande d’autorisation dans l’UE (demande déposée en France) selon la Directive 90/220/EEC. Après avis scientifique favorable et un vote à la majorité qualifiée du Comité Règlementaire représentant les Etats-membres, le MON810 a été autorisé le 22 avril 1998 à l’importation, à l’utilisation et à la culture dans toute l’UE.

Le 4 mai 2007, Monsanto a soumis une demande de renouvellement de l’autorisation du MON810 selon l’Article 20(1)(a)  du Règlement (EC) n° 1829/2003.

Cette demande inclut un plan de suivi (biovigilance) en accord avec l’Annexe VII de la Directive 2001/18/EC) ainsi que les rapports de suivi déjà établisselon l’Article 23(2) du Règlement (EC) n° 1829/2003. L’UE doit donc se prononcer sur la ré-autorisation (ou non) du MON810 qui reste légalement autorisé jusqu’à nouvelle décision.

 

Si l’on considère que depuis une douzaine d’année, le MON810 a été largement cultivé et utilisé dans divers pays, sans que des dommages à l’environnement aient été constatés, sans que les éleveurs qui ont nourri leur bétail avec ces maïs aient signalé des problèmes sanitaires, l’hypothèse d’une quelconque nocivité du MON810 n’est pas la plus probable…

 

Les études scientifiques validées disponibles convergent vers la sécurité du MON810, et l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire a donc logiquement publié un avis favorable à la ré-autorisation du MON810 le 15 juin 2009.

Les avis des diverses instances scientifiques d'évaluation convergent : accéder à la liste pour l'UE.

 Publications scientifiques récentes sur la sécurité sanitaire du MON810.

Publications scientifiques récentes sur la sécurité environnementale du MON810.

Dans le cadre de Plans de suivi, des chercheurs espagnols ont étudié l’impact des cultures de maïs Bt à  l’échelle commerciale. Dans un article dans la revue Phytoma (décembre 2010), ils concluent qu’« aucun effet négatif n’a été détecté sur l’abondance, la richesse et la diversité des arthropodes présents dans des parcelles de maïs Bt… ; ceci suggère que le maïs Bt est compatible avec la lutte biologique par conservation ». 

Synthèse de l'Institut de recherche flamand VIB sur le MON810

A noter :

contrairement à certaines affirmations, ces études n’ont pas exclusivement été réalisées par les industriels, mais également par des laboratoires publics sans liens avec les industriels ;

-les allégations émanant de certains scientifiques notoirement anti-OGM n’ont pas résisté aux critiques et doivent par conséquent être considérées comme scientifiquement invalidées.

  

En conclusion, l’UE ne dispose d'aucune raison scientifique valide pour ne pas renouveler l’autorisation du MON810, pas plus que n’en avaient les gouvernements (dont celui de M. Nicolas Sarkozy) qui ont activé une clause de sauvegarde contre la culture de ces maïs.

Un non-renouvellement relèverait donc d’un choix politique.

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 14:41

Sous cette forme, la question n'a aucun sens : un OGM est un organisme, et en l'occurrence une plante (PGM). Comme chacun sait, il n'y a pas de plante dans le lait ou dans la viande, même si l'animal qui les a produits a mangé des plantes.


La seule question pertinente pour le consommateur est : y a-t-il une différence pour la consommation humaine entre un aliment dérivé d'un animal nourri lui-même avec des aliments dérivés de PGM (soja, maïs ou colza) et un aliment équivalent dérivé d'un animal nourri avec des plantes conventionnelles ?


Il convient de garder en mémoire que toute la procédure de sélection d'une lignée de PGM, jusqu'à son autorisation de mise sur le marché, est basée sur sa comparaison avec une lignée conventionnelle connue, et notamment sur l'estimation de son équivalence en termes de qualité nutritionnelle et toxicologique. Si les aliments (PGM et conventionnel) sont équivalents, alors il est improbable qu'un animal consommant des aliments dérivés de PGM présente ensuite des qualités nutritionnelles différentes. Effectivement, il existe plus de 100 études dites nutritionnelles sur animaux de ferme qui toutes concluent à l’absence d’effet des aliments dérivés de PGM en comparaison avec des aliments dérivés des plantes conventionnelles de référence.

Lire l'article de synthèse de Gerhard Flachowsky (mars 2007)


Il existe cependant des différences détectables entre PGM et plantes conventionnelles : 1 (ou 2) gène(s) supplémentaire(s) (cet ADN est appelé transgène) qui permet(tent) à la plante de synthétiser 1 (ou 2) protéine(s) additionnelle(s) (une plante possède déjà environ 30 000 gènes).


A noter que l’ADN est un composé normal des aliments (un homme consomme entre 0,1 et 1 g d’ADN par jour, une vache 40 à 60 g). Dans cette ration, le transgène des PGM représente environ 0,005 % de l’ADN alimentaire total (si l’individu consomme 50 % de PGM dans son alimentation).

Cet ADN, ou la protéine correspondante, représente la seule possibilité de différencier un aliment végétal dérivé de PGM d'un aliment dérivé de plantes conventionnelles. Pouvoir différencier un animal nourri de PGM d'un autre supposerait que soit le transgène de la PGM, soit la protéine correspondante, puisse être détecté dans l'animal. Or les animaux, comme l'homme, dégradent l'ADN et les protéines alimentaires.


Cependant, sachant que nous disposons aujourd'hui de méthodes de détection extrêmement sensibles, des traces de cet ADN (ou de la protéine) peuvent-ils encore être détectées, après digestion, dans l'animal nourri de PGM ?

De manière générale, la réponse est non.


La digestion de l’ADN et des protéines est initiée dans l'estomac (dans le rumen chez les ruminants). Elle se poursuit dans les intestins. Une fraction des fragments d'ADN digéré peut franchir la barrière intestinale puis continue à être digérée jusqu'à disparition complète.

Un article de synthèse de TW Alexander et collaborateurs (2007). Résumé en français.

L’avis de l’EFSA en bref et en détails


Les résultats les plus récents concernant le lait.

Une étude par Agodi et coll. (2006) a détecté des petits fragments d'un tel ADN dans le lait de vache, mais cela a été interprété par les auteurs comme des contaminants extérieurs lors de la récolte du lait (pouvant émaner d'aliments dérivés de PGM ou de bactéries possédant naturellement ce gène).

Une étude de Tudisco et coll. (2010) portant sur des chèvres rapporte la détection de fragment de transgènes de soja dans le sang et le lait, ainsi que dans différents organes de chevreaux nourris uniquement de lait maternel, ce qui est a priori surprenant (le lait maternel ne contenant que des traces de transgène, il est étonnant qu’ils subsistent dans le chevreau…).

Une étude de Guertler et coll. (2009) n’a trouvé ni l’ADN du transgène d’un maïs insecte-résistant, ni la protéine insecticide, dans aucun des échantillons de lait de vache analysés. Ce que le même groupe a confirmé en 2010 pour le lait, le sang et l’urine de vaches nourris pendant 25 mois de ce maïs GM. Lire aussi.

 

Les résultats les plus récents concernant le sang.

Paul et coll. (2008) n’ont pas détecté la protéine insecticide de maïs insecte-résistants dans le sang de vaches. De même, Bertheau et coll. (2009) n’y ont détecté ni la protéine, ni l’ADN du transgène. Sur les travaux de l'INRA : lire.

 

nourris sans OGMEn conclusion : il n’existe aujourd’hui aucune méthode de détection qui puisse, de manière routinière, fiable et a posteriori, vérifier la sincérité des allégations commerciales (notamment d’enseignes de grande distribution comme Carrefour) quant à des produits alimentaires qui proviendraient d’animaux « nourris sans OGM ».


En l’état des connaissances, cette conclusion peut être étendue à d’autres animaux.

Chez le poulet, Rehout et coll. (2008) rapportent  la détection dans 3 échantillons de foie d’ADN d’un transgène de soja (mais pas de maïs), mais sans pouvoir le confirmer en répétant l’expérience. Swiatkiewicz et coll. 2010 n’ont pas détecté de fragment de transgène dans le sang, organes internes ou œufs de poules. Chez le lapin, la détection de fragments d’ADN alimentaire n’a pas été possible (hors cas particulier). Chez les poissons, certaines études, mais pas toutes, ont détecté des traces de petits fragments de transgènes de PGM ayant passé la barrière intestinale, mais leur présence n’est pas durable.

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30 septembre 2010 4 30 /09 /septembre /2010 13:58

Les maïs Bt s’autodéfendent contre des insectes ravageurs grâce à un principe actif, une protéine, dérivé de la bactérie Bacillus thuringiensis et largement utilisé comme insecticide naturel. La présence de produits dérivés des maïs Bt dans les environnements aquatiques est connue.

En 2007, Douville et coll. ont mesuré la persistance de l’ADN dans des eaux de surface. Celle-ci est identique pour l’ADN transféré dans le maïs Bt que celle de l’ADN de Bacillus thuringiensis. Des traces de l’ADN transgénique (de 0 à 0,0000005 nanogramme/litre) ont été trouvées dans une rivière à 82 km d’un champ (à noter que ces eaux contiennent par ailleurs 0,30 nanog/l d’autres ADN).

En 2005, Douville et coll. ont mesuré les niveaux de la protéine insecticide et ont trouvé que celle de maïs disparaissait plus vite des eaux de surfaces que celle de Bacillus thuringiensis. Les quantités détectées étaient faibles.

En septembre 2010, Tank et coll. ont étudié le phénomène à plus grande échelle dans des eaux à proximité des champs de maïs Bt (63% du maïs sont de type Bt aux Etats-Unis) et ont trouvé une présence faible mais fréquente de la protéine insecticide. Les auteurs ne concluent pas à une toxicité pour les organismes aquatiques.

larvetrichoptere1A noter qu’en 2007, ce laboratoire (Rosi-Marshall et coll.) avait publié un article alarmiste quant à l’impact sur des insectes aquatiques (trichoptères) et s’était attiré des commentaires critiques (1 ; 2 ; 3car la toxicité observée lors de nourrissage forcé en laboratoire n’était pas démontrée en milieu naturel. Les auteurs n'ont d’ailleurs, ultérieurement, observé aucun effet dans les milieux aquatiques aux abords des champs (4 ; 5 ; 6).

Pour être complet :

isopodeEn 2010, Jensen et coll. ont étudié l’impact sur des organismes aquatiques vivant dans des fossés de drainage en bordure de champ de maïs et n’ont pas trouvé d’effet sur les trichoptères. Ils ont observé un effet négatif sur la croissance d’un insecte (tipule) et une mortalité plus forte pour un crustacé isopode, mais cela semble lié aux variétés de maïs et non à la protéine insecticide.

En 2010, Wolt et Peterson ont comparé les concentrations estimées de la proteine insecticide et les seuils à risque pour les organismes aquatiques et conclu que dans 99% des cas il n’y avait pas de motifs d’inquiétude.

A noter aussi : l’activité de décomposition des résidus de plantes par des organismes aquatiques est importante pour les écosystèmes aquatiques. En 2009, Swan et coll. ont montré que cette activité n’était pas altérée par les maïs Bt, mais pouvait l’être par d’autres facteurs comme les nutriments disponibles dans le milieu.

 

En conclusion : des débris de maïs se retrouvent dans des milieux aquatiques aux abords des champs. La protéine insecticide des maïs Bt y est aussi présente, sans que l’on ait constaté des effets sur des organismes aquatiques qui justifieraient un quelconque alarmisme. Deux raisons principales à cela : les faibles quantités présentes et la sélectivité de la protéine pour certains insectes. Les études vont se poursuivre.

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