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  • : OGM : environnement, santé et politique
  • : Actualité et faits scientifiques sur les OGM. Postmodernisme en science.
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Introduction

Le propriétaire de ce site ne dit pas si les OGM c’est bien ou mal, s’il faut en manger ou pas. Il n'est payé ni par Monsanto, ni par Carrefour, ni par Greenpeace... (lire la suite).    

Ses analyses sur les biotechnologies ont été poursuivies sur le cadre idéologique plus large, celui de la postmodernité.

 

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L'auteur

Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’Université Grenoble-Alpes, ses seules sources de revenus. Ses analyses n'engagent pas ses employeurs.

 

Nouvel ouvrage:

De la déconstruction au wokisme. La science menacée.

Notes pour la Fondapol (téléchargeables)

Glyphosate, le bon grain et l'ivraie

 

Précédent : L'affaire Séralini: l'impasse d'une science militante

Autres ouvragescouv grand public :

OGM, la question politique

 

 

 Les OGM, l'environnement et la santé  

 

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12 décembre 2009 6 12 /12 /décembre /2009 20:17

mise à jour novembre 2017
le-diable-Monsanto-copymonsantomonsanto_rain.jpgPageAccueilMonsanto.jpg

Pécheur ou Saint ? La question a été posée par The Economist.  Monsanto ne laisse pas indifférent...
 

Monsanto, chimiste à l’origine, est devenu semencier grâce à des investissements lourds de recherche à long terme en biologie et par le rachat d’autres semenciers. Dans ce contexte financier, et dans un secteur économique  excessivement compétitif,  personne ne croira que les dirigeants de Monsanto soient motivés par des considérations philanthropiques.

 

Pourtant, 16 millions d’agriculteurs dans le monde (dont 90 % de petits agriculteurs) ont adopté en 2011 des plantes génétiquement modifiées, et parmi elles, très majoritairement celles développées par Monsanto. Ce chiffre progresse année après année depuis 1996.

 

Alors, Pécheur ou Saint ? Faisons la part des choses avec esprit critique.

(je précise que je n'ai aucun revenu lié à Monsanto)

 

 

Première évidence : Monsanto a totalement raté sa communication et a été incapable de se créer une image de marque.

 

Deuxième évidence : la société attire la détestation pour un ensemble de raisons (symbole des Etats-Unis, du capitalisme, de la toute puissance, etc.). A noter que ce dernier point est faux, car la grande distribution par exemple est bien plus puissante.

 

 

Donc, cette société fait l'objet d'un haine inextinguible. Analyse:

 

La haine anti-monsanto

 

Une dimension politique : le "bouc émissaire"

 

Une ‘science’ parallèle. Son postulat est simple : TOUS les produits de Monsanto sont toxiques. La suite (‘étude’, ‘publication’, ‘rapport’, etc.) consiste à assembler  des arguments à connotation ‘scientifique’, mais exclusivement à charge et en ignorant tout ce qui invalide le postulat.

 

Une propension à croire ce que l'on a envie d'entendre, où l'esprit critique s'exerce uniquement contre Monsanto mais pas contre les adversaires de Monsanto, y compris certains personnages douteux

 

Le triomphe de la rumeur : Le cas du maïs MON863.

 

Que Monsanto fasse une chose ou son contraire, la société est critiquée (il en va de même des Etats-Unis par exemple). Ainsi lorsque Monsanto fait don aux agriculteurs haïtiens de 475 tonnes de semences non-OGM, l'anti-monsantisme se déchaîne néanmoins.

Droit de réponse dans le Monde Diplomatique.

 

 

Il existe aussi une dimension affairiste contre Monsanto.

 

 

Le basculement de 2008

 

Le Monde selon Monsanto, la version ‘journalistique’ de l'anti-monsantisme.

La haine contre le leader des semences transgéniques culmine suite à la très lucrative opération politico-commerciale diffusée par ARTE, Le Monde selon Monsanto (film, dvd, livre ; relayée par une publicité intensive des milieux anti-OGM).

 

La question cruciale est bien sûr : ce documentaire dit-il la vérité ou pas ?

 

J’ai montré que les allégations relevant de mon domaine (la biologie) étaient truffées d’erreurs et de contrevérités. Je n’ai été démenti scientifiquement sur aucun point (la réalisatrice Marie-Monique Robin n'ayant déversé que des boniments à titre de contre-feux).
 
Une intéressante analyse d'Ariane Beldi : Quand l´alter-journalisme rencontre l´alter-science
 
 
Autres pièces accablantes pour MM. Robin :
Lire le dossier consacré au film et à Marie-Monique Robin sur le site Imposteurs.
Les doutes sur la véracité d’un film antérieur, Les Voleurs d’yeux, de la même réalisatrice.
Théorie du complot et incapacité à débattre chez Marie-Monique Robin.

 

Une manipulation présente dans le livre dérivé du "Monde selon Monsanto" mérite aussi d'être mentionnée, car elle éclaire la démarche biaisée de l'auteur.

 

Il s'agit de l’affaire du papillon Monarque: une étude de gavage forcé en laboratoire du papillon Monarque (Danaus Plexippus) indiquait un effet délétère d’un maïs OGM (type Bt) sur ce papillon. Le livre mentionne page 275-277 ces études de 1999 et l’article du Monde du 26 mai 1999 : "Les doutes s'accumulent sur l'innocuité du maïs transgénique".

Le livre passe en revanche sous silence les études en champ, publiées en 2001, qui innocentent le maïs Bt. Pas un mot non plus de l’article du Monde du 26 mai 1999 : Les doutes s'accumulent sur l'innocuité du maïs transgénique.

 

Le lecteur pourra trouver une analyse très détaillée de l'affaire du Monarque et de son traitement médiatique dans la thèse de Jean-Paul Oury.

 

 

CONCLUSIONS

 

Analyser factuellement le cas Monsanto, vous expose inévitablement à l'accusation de "défendre Monsanto". En tant que chercheur, je n'ai pas à défendre ou accuser, mais à chercher à comprendre et à publier mes travaux. 

 

En tant que citoyen, je ne souhaite pas que le débat public soit orienté par des mensonges et qu'il se transforme en ce qui s'apparente à un pogrom... (dans une entreprise il y a des salariés qui ont une famille).

 

Monsanto est un cas d'école. Une entreprise leader dans son domaine, dont les produits sont globalement appréciés de ses clients, est attaquée pour diverses raisons (ce n'est pas un cas unique...) et perd progressivement toute crédibilité dans les médias - et donc le public -, car incapable, à différents moments clés, de développer une stratégie adaptée vers le grand public.

 

Pour toute entreprise, Monsanto est l'exemple de tout ce qu'il ne faut pas faire en termes de relations publiques...

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